- En fouillant un peu à droite à gauche, j'ai trouvé une "histoire jetable" (1970) de Franz Hohler , un cabarettiste suisse, aussi satiriste à ses heures. Je vous laisse goûter le plaisir, je l'ai traduite exprès pour vous, j'espère que vous apprécierez. Mais les puristes préfereront, bien sûr, la version originale, que voici, en tout petit, je ne connais pas tant de puristes que ça!
Das Ektische gehört zu den toten Sprachen und scheint mir deshalb die interessanteste von allen zu sein, weil sie nur zwei Wörter hatte. Das erste hiess "M" und das zweite "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks". "M" ist weiblich und heisst "Was ist denn jetzt wieder los?", und "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks" ist männlich und heisst "Nichts". Das kam daher, dass die Ekter in einem erloschenen Vulkantrichter lebten, der tief im Innern immer noch rumorte. Jedesmal, wenn es rumpelte, schossen die Ekterinnen erschreckt auf und riefen: "M?", worauf die Männer mit beruhigender Stimme sagten: "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks". Das war das einzige, worüber die Ekter sprachen, alles andere erledigten sie in so grosser Eile, dass ihnen keine Zeit zum Sprechen blieb. Ein unruhiges Land muss das gewesen sein, dieses Ektien. Einmal kam es infolge von ungewöhnlichen Häufungen des Vulkangrollens sogar zu politischen Demonstrationen, bei denen eine grosse Zahl von Ektern vor das Rathaus zog und in Sprechchören die Worte "M! M! M!" skandierte, worauf der ektische Präsident in einer grossen Rede versicherte: "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks!" Dies stimmte allerdings nicht ganz, und der Präsident selbst wusste das auch, aber unglücklicherweise hatte er keine weiteren Ausdrücke zur Verfügung, und so gehört das Ektische heute zu den ausgestorbenen Sprachen.
- L'ectien fait partie des langues mortes et me parait la plus intéressante de toutes parce qu'elle ne contenait que 2 mots. Le premier était "M" et le deuxième "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks". "M" est féminin et sigifie "qu'est ce qui se passe encore?" et "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks" est masculin et signifie "rien". Cela venait du fait que les ectiens vivaient dans le cratère d'un volcan éteint, qui, dans les profondeurs de ses entraille, grondait toujours.Chaque fois que la rumeur montait, les ectiennes bondissaient effrayées en criant "M", sur quoi les hommes disaient, avec une voix rassurante"Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks". C'était la seule chose à propos de laquelle les Ectiens parlaient, ils accomplissaient le reste dans une telle hâte, que cela ne leur laissait pas de temps pour parler. Ca devait être un pays agité, cette Ectie. Une fois, suite à l'accumulation inhabituelle de grondements du volcans, cela en vint à des manifestations politiques, pendant laquelle un grand nombre d'Ectiens se rassembla devant la mairie et scandèrent en choeur les paroles "M!M!M!", sur quoi le président ectien leur assura dans un grand discours : "Saskrüptloxptqwrstfgaksolömpääghrcks". Ce qui n'était d'ailleurs pas completement vrai, et le président le savait, mais malheureusement il ne disposait pas d'autres expressions, et c'est ainsi que l'ectien fait dorénavant partie des langues mortes.
Il y a longtemps, la Lune était, elle aussi, peuplée. Les Séléniens, c’était là le nom de cette communauté, n’étaient ni bons ni mauvais, ni bêtes ni particulièrement intelligents, mais ils vivaient en bonne intelligence, et entretenaient avec les Terriens (on disait qu’ils étaient peut-être des cousins éloignés, le « plan mère de la bouture » selon certains scientifiques, mais à ce jour, rien n’a été démontré) et entretenaient avec les Terriens, donc, des relations fort courtoises et coopératives.
Un jour arriva un message d’une autre planète plus grande et plus lointaine, la planète Ukirana, avec laquelle la Terre et la Lune étaient plus ou moins en froid, les tensions entre elles avaient certes tendance à s’amenuiser, mais la méfiance restait encore de mise. Le message annonçait l’arrivée d’un vent spatial chargé de gaz extrêmement toxiques, un cataclysme qui avait d’ores et déjà fait beaucoup de dégâts matériel et ukiranien. Il fallait de toute urgence informer les populations de la possibilité de la contamination des végétaux, de l’eau et de l’air de leur planètes respectives lors du passage du vent et prendre des mesures.
Réagissant promptement, la Terre mit en place une sorte d’enveloppe protectrice, une « atmosphère » afin de filtrer et ralentir toute sorte d’arrivée indésirable. On apprit aux Terriens que ce bouclier n’était pas infaillible et que quelques mesures de sécurité et de bon sens étaient à respecter, pour le bien de tous. (A la grande déception des archéologues et des historiens, on n’a pu retrouver ces consignes, perdues au cours du temps, et aucun Terrien n’est assez vieux pour se souvenir de leur existence ou de leur origine.)
La Lune, quant à elle, eut une réaction mysticopolitique. Les Séléniens apprirent quelle horrible tragédie avait frappé Ukirana (une planète si lointaine, si douteuse, ce n’était peut être pas si étonnant). Ils compatirent beaucoup au sort des Terriens qui devaient s’attendre à des effets nocifs du Vent et se préparaient fébrilement. Mais si la Terre, Venus et Mars étaient concernées par la catastrophe, la Lune, elle, était par bonheur assurée de s’en sortir sans dommage. La vie continua donc, un peu pimentée par les nouvelles désolantes et tragiques des planètes touchées. Puis on commença à parler d’autre chose et à oublier lentement. Quand il commença à naître des bébés avec trois antennes ou seulement six doigts, quand la peau de quelques Séléniennes devint grisâtre, quand on vit des Séléniens dans la force de l’âge entrer en agonie sans raison apparente, il était trop tard. En peu de temps, le peuple de la Lune s’éteignit. Balayé par le vent, leur souvenir s’effaça lui aussi.
Toute ressemblance avec une histoire réelle serait fortuite voire pure coïncidence.