Hier soir dans un bar avec une amie à moi et une amie de mon
frère, (également présent mais on s’en moque, d’ailleurs ce n’était pas son
amie, tous les personnages sont utilisés à des fins purement
grammatico-démonstratives).
Donc hier soir, avec une amie de moi et une amie à mon
frère. Non, une amie à moi et une amie à mon frère. Et déjà quelqu’un élève la
voix pour parler de fille de joie et de sa descendance.
C’est bien une préoccupation de capitaliste en crise ces
questions de marque d’appartenance. Pas de travail, un pouvoir d’achat en berne,
il manquerait plus qu’on soit célibataires et on commencerait à vouloir
s’approprier des amis.
Alors quoi, le fils DE sa maman ? Le fils A sa
maman ? On est tous d’accord sur ce point. (Ça veut dire que je ne donnerai
pas la réponse). Mais alors donc, mathématiquement, une amie DE moi ?
La règle est simple et on va pas tourner autour du pot aux
roses.
Normalement, c’est la préposition « à » qui marque
l’appartenance après un verbe : l’amie appartient au frère (de moi
le mien). De même, on l’emploie devant un pronom seul : une amie à lui, ou
pour reprendre un possessif : c’est son amie à lui (au cas où on aurait
pas bien compris qu’il me l’a piquée pour l’exercice).
PAR CONTRE (on a failli attendre), on ne peut pas utiliser
« à » (prép. On ne le répétera jamais assez) entre deux noms. On
dira : l’amie DE Marie, la sœur du frère.
Cependant, l’emploi de la préposition « à » est
conservé dans des locutions figées, « la bête à Bon Dieu » ainsi que dans
des registres familiers. (Fils à pute alors ?)
Mais pourquoi me direz vous ? Pourquoi certaines formes
d’usage dans l’ancienne langue sont-elles devenues archaïques voire
incorrectes ?
C’est là que l’Ancien Régime rattrape le capitalisme
susmentionné.
En effet, en ancien français, l’appartenance pouvait être exprimée de trois façons :
En effet, en ancien français, l’appartenance pouvait être exprimée de trois façons :
- En cas de Dieu ou de Souverain on utilisait la juxtaposition : la Chaise-Dieu, Marly-le-Roi
- Pour les nobles, on se servait de la préposition « de ».
- Enfin pour le peuple (qui a dit gueux ?) et les animaux, on utilisait « à » (prép.)
On est pas des rustres je suppose, donc on a abandonné cette
dernière pratique. Pour ma part, je crois que je vais éviter toute préposition devant mon prénom dorénavant. A bon entendeur.
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